Métachronique

Métachronique

mercredi 19 juin 2013

Scientologie, j’écris ton nom.


J’entre dans un étrange magasin… On l’appelle Le Cinéma. Sur la devanture, on peut lire : Divertissements, arts et essais. Drôle d’endroit, peut-être y trouverais-je quelque chose à me mettre sous la dent… Dedans, on y trouve des produits de qualité supérieure, des mélanges étranges ou inattendus, et entre autres, bien sûr, des navets.

Une voix résonne dans le grand hall du Cinéma. « Le petit Jaden Smith est attendu par son papa au rayon médiocrité… ». A ce rayon, j’y ai vu de mauvais effets spéciaux, des monstres mal finis. Ils grognaient tout près des piles de scénarios bâclés. Je jette mon œil au sommet de l’une d’elles et, sur la première page, je lis : After Earth. Soudain, un acteur se rue sur le minuscule papier et, vaillant, le brandit avec fierté. Un jeune garçon le rejoint, mini-moi de l’acteur, ce doit être Jaden !
Dans leur caddie, ils accumulent des manuels de scientologie, de la psychologie en carton, des costumes qui changent de couleur, ils se précipitent et oublient le plus important : un peu de rythme, un réalisateur, quelques doses de suspense, un casting, une couverture de survie et une trousse à pharmacie.

Quelques mois plus tard, en tête de gondole, parmi les nouveautés, j’ai pris –curieuse- un After Earth à consommer sur place. Je suis avec un ami, nous nous installons. À nos premières bouchées, nous étions déjà écoeurés. Morale gluante (la peur est néfaste), relation père-fils à vomir (tu aurais dû mourir à la place de ta sœur, gamin), esthétique en plastique, jeu d’acteur pathétique, tout est en toc ! Un paquet de céréale sans le jouet, un kinder sans la surprise, trois œufs cassés dans la boîte de six. Ce qu’on appelle une arnaque.

On dit qu’il fut un temps où au Cinéma, chaque semaine, le réapprovisionnement était plus pauvre, mais où chaque produit avait un goût de vrai, le goût inimitable du travail bien fait.

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