Métachronique

Métachronique

vendredi 9 août 2013

Envole-moi !

 
Il y avait Denzel en pilote alcoolique au nez poudré, dirigeant comme un dieu un avion en pièces. Il était un héros qu’on aurait surpris la bouche au goulot. Et s’il savait relever un vieil engin d’une chute à pic, prendre les manettes de sa vie semblait une affaire plus délicate.
Il y avait une rouquine paumée, camée qui, les pieds sur terre, voulait ramener le héros à la raison. Il y avait John Goodman –heureusement, bonhomme déglingué, qui offrirait au film un peu de légèreté. Et il y avait Dieu ; celui-là ne peut vraiment pas s’empêcher de fourrer son nez partout où il n’est pas le bienvenu !

Avant que les bondieuseries s’en mêlent, Flight nous présentait un personnage complexe, un héros-enfoiré, un alcoolique mis en joue par le gros fusil de la justice (excellente Melissa Leo). Puis il s’est sevré, puis il a bu jurant que ce n’était pas vrai, et de bières en vodkas il s’est enlisé dans un sombre mensonge. Cette partie du film a son intérêt, le personnage combine fragilité et violence, toutes deux si humaines. Là, nous sommes pris.
Et soudain –rayonnement divin, vient l’heure de la Rédemption, portée par un ange roux piqué d’une bonne étoile. Kelly Reilly a l’œil vide, un charme boiteux, inutile personnage. Avec elle, viennent les bons sentiments, les prières et l’ennui. Si le décollage est réussi, l’atterrissage est, quand à lui, plus mitigé. 

Il était une histoire de chute, de rechutes, et de notre attention faisant des loopings.

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