Métachronique

Métachronique

lundi 12 mai 2014

« Is it not a real relationship ? »


Samantha a pris corps. J’ai vu la bouche pleine de Scarlett Johanson dans l’éclat de son rire rocailleux ; j’ai vu ses hanches rondes, ses courbes incitantes, dans un triolisme sensoriel. Sa voix est tant incarnée qu’elle prend forme dans notre esprit, elle est là, allongée aux côtés de Théodore, embarquée avec lui dans un tourbillon ivre. Elle est là comme une femme qui ne serait pas un système d’exploitation, dans un couple aux préoccupations universelles.

Her est une version esthétique et brillamment rédigée d’un 500 jours ensemble croisé avec du P. T. Andersen, une sorte de sublime romance glacée par le désenchantement du réel. Her est une redite avec plus de panache et de retenue, de la tendance humaine à communiquer par procuration.
Loin du futur froid et mécanique des films de SF, le réalisateur crée un univers rétro, un avenir obsédé par le passé, où la mode est aux pantalons taille haute et aux lettres manuscrites.

Deux êtres tellement « nous », Rooney Mara et Joachim Phoenix, deux êtres tellement envisageables, Theodore et Samantha, Her est plus un film sur eux que sur elle, plus un film sur le couple qu’une critique de l’individualisme technologique. Her est intelligent, drôle, triste, beau dans sa laideur, sous sa moustache… Vous pensez à du réchauffé, à du déjà-vu, mais c’est troublant d’originalité.

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