Métachronique

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lundi 24 novembre 2014

Le combat ordinaire


SATISFACTION
Grand bureau, grosses responsabilités, Neil Truman est pris d'une envie de tout envoyer valser. Grosse crise, grand discours, il abandonne son travail et court retrouver sa femme. Mais quand l'un rentre plus tôt que prévu, il surprend l'autre entre les cuisses d'un jeune escort, Simon. Grosse bagarre, grande remise en question. De fil en aiguille, Neil se retrouve à offrir ses services aux clientes de Simon.
Le scénario original de Satisfaction ouvre les portes à de nombreuses réflexions sur le couple, le bonheur, les grandes questions sur les gros engagements. La série prend son temps, fait part belle aux longues conversations, ménage un suspense à partir du banal de la vie à deux –ou plus souvent de la vie à trois.


THE AFFAIR
Une famille passe l'été sur les plages de Montauk. Noah (Dominic West, The Wire), écrivain, rencontre Alison (Ruth Wilson, Luther), serveuse. The affair raconte leur liaison, loin des yeux de leurs conjoints ; la liaison entre un homme avec quatre enfants et une femme qui a perdu le sien dans l'immensité de l'océan.
Voyez comme les souvenirs nous appartiennent, comme notre mémoire est sélective.
Il pense une robe, elle se rappelle un pantalon ; il se souvient de l’avoir repoussée alors qu’elle raconte qu’il insistait. Chaque épisode de The affair est une confrontation de souvenirs, sous l’angle de deux subjectivités. Partie 1 : Alison, partie 2 : Noah. Ils se laissent tour à tour la parole, l’un après l’autre dévoile ce qu’il a en mémoire.
Le jeu sensible des acteurs et le naturel de la photographie sont frappants. Ils rendent l’atmosphère fragile, fissurée par la tension, qu’elle soit physique ou psychologique.


Les scénaristes ont compris que chaque histoire d’amour se vit à deux, à deux individus propres, baignant chacun dans son propre passé, dans sa singularité. Les événements sont les mêmes, mais les points de vue diffèrent. Voilà la force de The Affair, toute sa puissance tient au traitement subtil de l’être, avec ce que cela comporte de beauté et de noirceur. Car la mort plane sans cesse, engouffrée dans les vagues de l’Atlantique.

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